Growing vanilla beans in Madagascar

Histoire

La vanille ou comment lier conservation et développement durable à Mananara-Nord, Madagascar

La réserve de biosphère de Mananara-Nord à Madagascar rassemble toutes les conditions favorables à la culture de la vanille. Une aubaine pour ses communautés qui peuvent allier ainsi facilement la protection de l'environnement grâce à la plantation de vanilliers et développement durable avec la vente de la vanille.

Conserver la canopée pour continuer à produire de la vanille

Le vanillier est une plante grimpante de sous-bois. Il utilise les autres plantes, notamment les arbres, autour de lui pour pousser et trouver de l'ombre. Alors que Madagascar a perdu presque 50% de sa couverture forestière depuis les années 1950, la culture de la vanille dans des agroforêts permets le maintien d'écosystèmes forestiers qui ne risquent pas d'être défrichés ou convertis davantage. 

Les agroforêts sont des systèmes forestiers complexes gérés par les humains dont le fonctionnement écologique est proche de celui d'une forêt naturelle. Elles prodiguent aux populations avoisinantes de nombreux services écosystémiques comme des produits alimentaires, médicinaux ou encore destinés à la production d'énergie.

Elles servent également à la culture de la vanille. Elle fournissent les supports et l'ombre nécessaires mais également l'équilibre écologique dont les vanilliers ont besoin, comme le maintien d'une population suffisante de prédateurs pour défendre les cultures contre ses parasites. 

Une culture au service de la communauté

Depuis la première association de planteurs en 2004, la culture de la vanille dans la réserve de biosphère de Mananara-Nord représente aujourd'hui six coopératives regroupant 2,553 membres qui cultivent 809,785 pieds de vanilliers. Toutes sont certifiées bio et équitables. Ensemble, les coopératives ont pu négocier un prix avantageux avec cinq exportateurs, permettant ainsi d'assurer un revenu juste et équitable pour les planteurs et leurs familles et des retombées bénéfiques pour toute les communautés. 

Depuis 2013 et la flambée des prix, la vanille est devenue un produit de luxe. La vente brute de vanille est estimée à 950 USD par an par planteur de vanille (18 USD/kg pour la vanille verte et 70 USD/kg pour la vanille séchée). A titre de comparaison, plus de 80% de la population vit sous le seuil de pauvreté à Madagascar qui est d'environ 690 USD annuel (Banque mondiale, 2012). 

Une partie des revenus est reversée à la communauté en vue du maintien des infrastructures (réhabilitation des écoles, hôpital, pont, route, éclairage public) et d'achat de matériel (pour la culture de la vanille, kits scolaires ou encore kits sanitaires pour l'hôpital). 

Tri et conditionnement des gousses de vanille séchées
Femmes triant et conditionnant des gousses de vanille dans la Réserve de Biosphère de Mananara Nord, Madagascar

Mananara-Nord a été désignée réserve de biosphère en 1990. Le site présente deux écosystèmes majeurs : un écosystème terrestre et un écosystème marin, qui sont tous deux essentiels à la vie de la population locale, tant du point de vue alimentaire, qu'économique, social et culturel.