J’ai passé des heures à escalader les dunes imposantes qui dominaient la vallée, émerveillé par la taille et la grandeur de ces formations naturelles. J’ai grandi avec ces inscriptions sous les yeux, je m’interrogeais sur les personnes qui les avaient créées et sur les messages qu’elles essayaient de transmettre, sans vraiment comprendre ce qu’elles étaient, ni pourquoi elles étaient là.
Hamat Alenaize ajoute qu’au-delà du terrain naturel d’Al-’Ula, il était également intrigué par les innombrables inscriptions rupestres qui parsèment le paysage, des symboles anciens gravés dans la pierre qu’il voyait depuis son enfance.
Lors d’une excursion au cours de laquelle il guidait un chercheur sur le terrain, Hamat Alenaize a commencé à mieux comprendre leur signification historique et a décidé de documenter ces inscriptions anciennes. Il a formé une équipe composée de membres de sa famille et aidé la Commission royale pour Al-ʿUla (RCU) à documenter les sites d’inscriptions éparpillés dans la région.
Préservation de la mémoire du monde
Le patrimoine documentaire d’Al-’Ula est désormais préservé et rendu accessible à tous grâce au Programme Mémoire du monde (MoW) de l’UNESCO, en partenariat avec la RCU. Pendant trois ans, Hamat Alenaize et son équipe ont travaillé sans relâche pour identifier et documenter plus de 50 000 inscriptions à Al-’Ula. Avec l’aide de la RCU, ils ont identifié les inscriptions, les ont classées, ont mesuré leurs dimensions, évalué leur qualité et noté leurs coordonnées. De nombreux sites ont été protégés pour permettre une analyse et une étude plus approfondies.
L’un de ces sites d’Al-’Ula contient l’inscription de Zuhair, qui a été le premier élément du patrimoine documentaire d’Arabie saoudite inscrit au Registre international Mémoire du monde, tandis que le Jabal Ikmah d’Al-’Ula, qui représente la plus grande collection d’inscriptions dadanitiques bien préservées au monde, a été ajouté en mai 2023.
Le projet Mémoire du monde visant à préserver le patrimoine documentaire à Al-’Ula facilite la renaissance d’Al-’Ula en tant que centre culturel. Dans un souci d’accessibilité universelle, l’UNESCO a créé une plateforme en ligne dédiée et lancé une lettre d’information mensuelle sur le patrimoine documentaire de la région. Des ateliers de renforcement des capacités sont en cours de préparation pour soutenir les institutions de mémoire du monde arabe, tandis qu’une conférence phare du Kingdoms Institute (KI) visera à renforcer la capacité des parties prenantes à identifier, préserver et permettre l’accès au patrimoine documentaire de la région.
Compréhension des civilisations passées
Au cours d’une expédition de 57 jours sur un site de 52 kilomètres, Hamat Alenaize décrit l’endroit comme « un trésor d’inscriptions, avec plus de 15 400 éléments au total. Nous avons trouvé des inscriptions en caractères thamudiques, nabatéens, islamiques et arabes modernes, entre autres. Il y a aussi de l’art rupestre saisissant, avec des formes de chameaux, de chevaux, d’autruches, de chiens, de lions, d’oryx, de gazelles, de léopards et bien d’autres choses encore. »
Hamat Alenaize et son équipe restent déterminés à découvrir de nouveaux objets d’art rupestre et de nouvelles inscriptions. « À la fin de nos expéditions, conclut-il, ma famille et moi éprouvons un sentiment de fierté et d’accomplissement. Nous contribuons à la compréhension des civilisations de la région. »
Leur engagement incarne l’esprit du Programme Mémoire du monde, qui soutient la conservation du patrimoine par les communautés tout en célébrant les réalisations du dialogue interculturel, afin que les générations futures puissent voir l’histoire de la région sous un nouveau jour.
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