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Journée internationale de la lutte contre le trafic illicite des biens culturels

Ce 14 novembre 2023, l’UNESCO célèbre la Journée internationale de la lutte contre le trafic illicite des biens culturels.
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Cette Journée internationale de lutte contre le trafic illicite de biens culturels vise à renforcer la sensibilisation à l'impact de ce trafic sur la mémoire, l'identité et l'avenir des peuples. Particulièrement préoccupant dans les régions touchées par les conflits armés, l'instabilité politique et les catastrophes, le trafic illicite met en péril les fondements mêmes de nos sociétés, perturbe la transmission des connaissances et compromet la jouissance des droits culturels.

En 2022, la Déclaration MONDIACULT (Mexique, septembre 2022), adoptée à l'unanimité, a donné un nouvel élan aux efforts de l'UNESCO pour soutenir les États membres dans la lutte contre le trafic illicite de biens culturels, leur retour et leur restitution. Depuis lors, l'Organisation a renforcé sa réponse face à ce phénomène et travaille activement à l'élaboration d'outils essentiels et à la sensibilisation dans le monde entier, ouvrant la voie à une réponse renforcée en étroite coopération avec ses principaux partenaires techniques, notamment INTERPOL, l'Organisation mondiale des douanes (OMD), UNIDROIT, le Conseil international des musées (ICOM) et l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), ainsi qu'avec le marché de l'art.

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L'UNESCO a renforcé les capacités nationales des professionnels des forces de l’ordre, des douanes, du patrimoine et des musées, obtenant des résultats tangibles dans différentes régions, notamment en Afrique centrale et orientale - plus de 70 experts des forces de l’ordre et du patrimoine culturel ont été formés en décembre 2022 grâce au soutien du gouvernement de la Suède. En octobre 2023, plus de 80 professionnels de 14 pays d'Amérique latine, des Caraïbes et d'Afrique ont participé à un atelier de renforcement des capacités organisé par le gouvernement brésilien. L'Organisation suit également de près la situation du patrimoine culturel mobilier dans les situations d'urgence partout dans le monde et déploie ses efforts pour renforcer les capacités et alerter la communauté internationale sur les risques de trafic illicite. En vue de renforcer les législations nationales, l'UNESCO élabore un projet de dispositions modèles sur la prévention et la lutte contre le trafic illicite de biens culturels.

Notre Convention de 1970 constitue ainsi, depuis plus de 50 ans, un outil essentiel pour protéger, partout dans le monde, les biens culturels contre les vols, les fouilles clandestines et les exportations illégales, tout en accompagnant leur retour et leur restitution. Ratifiée par 143 États, cette Convention constitue aujourd’hui la clé de voûte de la coopération internationale en la matière.

Audrey AzoulayDirectrice générale de l'UNESCO

Le marché de l'art a un rôle important à jouer dans la lutte contre le trafic illicite, mais il reste vulnérable aux menaces qui pèsent sur lui. L'UNESCO poursuit son engagement actif pour définir et renforcer les principes éthiques qui doivent régir le marché de l'art et déterminer les obligations des professionnels en matière de recherche de provenance. C'est dans cet esprit que l'UNESCO a organisé en 2022 deux réunions de consultation avec le marché de l'art dans le cadre de la révision du Code international de déontologie de l'UNESCO pour les négociants en biens culturels de 1999 et un atelier sur la recherche de provenance, en coopération avec Drouot Patrimoine.   

La déclaration de MONDIACULT 2022 a également souligné l'importance de l'engagement de toutes les parties prenantes, y compris le grand public, dans la lutte contre le trafic illicite de biens culturels. À cet égard, l'UNESCO a lancé la création du Musée virtuel des biens culturels volés, qui sera inauguré en 2025. Il s'agit du premier musée en réalité immersive de biens culturels volés à l'échelle mondiale et d'un outil important pour l'éducation, la recherche et la sensibilisation du public à l'ampleur du vol de biens culturels et à l'importance de la protection du patrimoine culturel matériel et immatériel.

Au cours de cette année, l'UNESCO a également œuvré pour un dialogue ouvert et inclusif sur le retour et la restitution des biens culturels et a organisé, le 27 juin, une première table ronde pour partager et mettre en lumière de nouvelles formes d'accords et de coopération dans ce domaine, et promouvoir des exemples récents et novateurs de partenariats. L'UNESCO continuera à organiser d'autres dialogues dans les mois à venir et à promouvoir les efforts de ses États parties qui se traduisent par des cas concrets, tels que le retour de 174 objets du Musée de Manchester à la communauté Anindilyakwa de Groote Eylandt dans le Territoire du Nord de l'Australie ou la restitution d'un buste en marbre par la France à la Libye en octobre dernier.

La Déclaration de MONDIACULT 2022 a également appelé l'UNESCO à produire un Rapport mondial sur les politiques culturelles, sur une base quadriennale, en s'appuyant sur les informations et les données fournies par ses États membres, en commençant par la première édition en 2025. Le rapport global est conçu comme un outil de suivi pour soutenir les gouvernements et les autres parties prenantes dans le développement et la mise en œuvre de politiques culturelles inclusives et informées. À cet égard, les études régionales sur la mise en œuvre de la Convention de 1970, dont la première porte sur l'Afrique, dans le cadre de la Stratégie opérationnelle pour la Priorité Afrique 2022-2029 et de son Programme phare 3 "Promouvoir le patrimoine culturel et le développement des capacités", puis sur l'Amérique latine et les Caraïbes (début 2024), contribueront à nourrir l'analyse du Rapport mondial en vue d'éclairer l'élaboration de politiques et de mesures visant à prévenir le trafic illicite de biens culturels.

En cette journée internationale, l'UNESCO souhaite souligner et saluer les efforts entrepris par les États parties à la Convention de 1970 pour assurer sa mise en œuvre effective, qui se reflètent dans les rapports nationaux soumis dans le cadre du cycle de rapports périodiques 2023 de la Convention, et encourager les États membres qui ne sont pas encore signataires à rejoindre ses rangs. 

Unissons nos forces et travaillons plus étroitement ensemble pour combattre ce fléau et protéger notre patrimoine commun pour les générations futures.