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Le soutien de l’UNESCO aux artistes ukrainiennes contribue à maintenir leur créativité

Artists at Risk Directors pictured with three Ukrainian artists in Paris

Depuis le début de la guerre, le 24 février 2022, plus de 7,1 millions de réfugiés ukrainiens ont fui à travers l’Europe et de nombreux autres ont été déplacés à l’intérieur de leur pays, parmi lesquels des artistes et des travailleurs culturels. Dans le cadre de sa réponse d’urgence, l’UNESCO a lancé deux activités par l’intermédiaire de son Fonds d’urgence pour le patrimoine afin de soutenir les artistes ukrainiens, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays, contribuant ainsi à assurer la continuité de la création artistique et l’accès à la vie culturelle. Soutenir les femmes artistes et les professionnelles de la culture déplacées est au cœur des efforts de l’UNESCO dans les pays d’accueil.   

Grâce à leur travail, ces femmes artistes alimentent l’espoir des communautés ukrainiennes. Ce projet incarne un lien vital   – qui permet non seulement de relier les personnes et les communautés proches commet éloignées, mais aussi de favoriser la créativité, l’emploi, les réseaux et les opportunités qui se révéleront utiles à l’heure de leur retour 

Ernesto Ottone R.Sous-Directeur général de l’UNESCO pour la Culture

À ce jour, 30 artistes ukrainiennes bénéficient d’une résidence artistique de trois mois qui leur permet de continuer à créer après avoir fui la guerre. Qu’elles soient   peintres, artistes du textile, cinéastes,  photographes,  costumières,  graphistes,  musiciennes, elles ont été accueillies en France, en Allemagne, en Hongrie, au Monténégro, en Norvège, en Pologne et au Royaume-Uni. Fortes du soutien des partenaires, ces résidences UNESCO-Artist at risk offrent aux artistes déplacées un lieu de vie et un soutien financier durant cette période; elles offrent un havre de paix pour beaucoup d’entre elles.   

 « Deux ou trois fois par jour… je veux retourner en Ukraine », déclare Vasylyna, artiste textile contemporaine participant au programme. Comme pour de nombreux Ukrainiens, la décision de partir n’a pas été facile à prendre.   

Vasylyna, Nina et Evelina cherchent encore leurs marques à Paris. Nina a quitté Kiev le premier jour de la guerre et a fui pour sa ville natale de Krementchouk. Elle a raconté sles nuits passées avec sa famille dans la cave avec au son des sirènes . Elle ’est passée par la Pologne, -- l’Allemagne avant d’arriver en France. Elle a été hébergée par des amis, des familles et des étrangers pendant plusieurs mois et se souvient avec émotion et reconnaissance du chaleureux accueil reçu.  L’incertitude plane alors que ces trois femmes, unies par leur parcours témoignent de leur solidarité réciproque. Toutes trois désirent retrouver leur domicile.  

Deux ou trois fois par jour… je veux retourner en Ukraine 

VasylynaArtiste textile contemporaine

S’adapter à un nouvel environnement créatif

Toutes trois en résidence à Paris nourrissent des projets créatifs reflétant  la dimension personnelle  l’impact de la guerre..   

Artiste textile contemporaine, Vasalyna travaille souvent avec des matériaux transparents, des tissus, de l’eau pour créer des objets, des sculptures et des installations. Depuis le début du conflit, transporter ses œuvres a représenté un défi,  particulièrement lorsqu’elle a dû partir. « Désormais, je veux créer de l’art que je puisse rapporter avec moi ou même envoyer dans un autre pays, un art que je puisse vendre plus facilement aussi… qui puisse épauler quelqu’un un jour. »  

 Evelina est une artiste qui travaille le verre. Elle a dû s’adapter à cause de la guerre et d’autres circonstances qui échappent à son contrôle. « Je n’ai pas peur d’utiliser un autre matériau maintenant… À Lviv, j’avais un atelier, où je faisais du verre soufflé avec un professionnel, mais ici à Paris, les prix sont si élevés que je n’en ai plus les moyens. Je vais donc créer autre chose, le cœur lourd… ». C’est la raison pour laquelle Evelina se forme à de nouvelles techniques artistiques. Elle raconte l’histoire d’une sculpture ukrainienne  endommagée  à Marioupol et la manière dont elle souhaite lui redonner vie.   

Nina fait de la musique électronique. Son podcast, qui valorise la scène musicale underground à travers l’Ukraine et qui met à l’honneur les histoires des musiciens ukrainiens pendant la guerre, devenu viral  est actuellement diffusé dans plus de 10 pays. Pendant la résidence, elle  concentrera ses efforts sur le podcast tout en promouvant  les musiciens ukrainiens et en  s’impliquant davantage dans la scène artistique parisienne.  

Les trois artistes restent confiantes face à l’avenir. Leur résidence leur offre  une opportunité de se développer dans un contexte  difficile. Elles apprennent  le français, améliorent leur anglais et s’adaptent à ce nouvel environnement  en exprimant leurs émotions dans l’ art.   

Restez à l’écoute pour en savoir plus dans les mois à venir sur ces artistes et d’autres en Ukraine, pendant que nous suivons leurs itinéraires créatifs

Ces activités sont soutenues par le Fonds d’urgence du patrimoine de l’UNESCO. Nous remercions ses donateurs : le Fonds du Qatar pour le développement, le Gouvernement du Canada, le Royaume de Norvège, la République française, la Principauté de Monaco, ANA Holdings INC., la République d’Estonie, le Royaume des Pays-Bas, la République slovaque, le Grand-Duché de Luxembourg, la Principauté d’Andorre, et la République de Serbie.