Communiqué de presse

Liberté de la presse : L’UNESCO et l’IPA vont former des policiers dans le monde entier

L’UNESCO et l’International Police Association (IPA) annoncent aujourd’hui un partenariat inédit pour renforcer les compétences du personnel de police et des forces de sécurité dans les domaines de la liberté d’expression et de la sécurité des journalistes. Il prévoit le lancement d’un cours en ligne (MOOC) à l’intention des policiers du monde entier.
UNESCO IPA Press freedom training police

Une étude menée par l'UNESCO en 2020 dans 65 pays a souligné une hausse importante des violations de la liberté de la presse commises lors de manifestations, notamment lorsque les journalistes sont harcelés, intimidés, agressés, arrêtés, parfois même tués, du fait de la police ou de forces de sécurité. L’une des principales causes identifiées est le manque de formation de la police sur comment maintenir l’ordre tout en permettant aux journalistes d’exercer leur travail.

L’UNESCO a déjà formé 8 500 policiers dans 17 pays d’Amérique latine, d’Afrique et du Moyen‑Orient, grâce à des partenariats locaux. La portée de cette initiative va être étendue grâce à ce nouvel accord avec l’IPA, qui compte 372 000 membres dans près de 100 pays.

Police et médias : deux acteurs clés pour garantir la liberté d’expression

La police et les forces de sécurité jouent un rôle primordial pour que les journalistes exercent leur métier en toute sécurité et pour que les violations de la liberté de la presse fassent l’objet d’enquêtes et soient punies conformément à la loi. Grâce à ce partenariat avec l’International Police Association, l’UNESCO va encore développer son programme mondial visant à protéger les journalistes et à lutter contre l’impunité des crimes commis envers eux. 

Audrey Azoulay Directrice générale de l' UNESCO

Nous sommes heureux de nous joindre aux efforts de l’UNESCO pour veiller à ce que les forces de sécurité aient conscience de leur rôle vital dans la protection des journalistes et la création d’un environnement sûr, favorable à la liberté d’expression. Une communication efficace et transparente avec les médias permettra également d’améliorer l’image des services de police 

May-Britt RonnebroSecrétaire générale de l’International Police Association

Le MOOC prendra la forme d’une série de cours en ligne gratuits basés sur le Manuel pédagogique sur le Maintien de l'ordre et le respect de la liberté d'expression. Il s’adressera à la police, aux forces de sécurité et aux forces de l’ordre, y compris les formateurs d’officiers de police, la gendarmerie, les services de préparation aux situations d’urgence, les agents de sécurité ou policiers en formation, les agents du renseignement, la police anti-émeute, les porte-paroles des policiers et les détectives.

Le MOOC et les séances de formations internationales réalisées par des professionnels seront conçues et organisées par IBZ Castle Gimborn, le centre de formation et d’éducation de l’International Police Association, situé en Rhénanie-du-Nord-Westphalie, en Allemagne.

La longue expérience de l’UNESCO dans la formation des professionnels de la Justice

Selon les données de l’UNESCO, près de 9 meurtres de journalistes sur 10 survenus ces dernières années dans le monde restent non résolus. L’initiative de formation de l’UNESCO et de l’IPA vise donc également à encourager la police à mener des enquêtes pour s’assurer que les responsables de ces crimes sont identifiés et traduits en justice.

Pour mettre en place cette formation, l’UNESCO se servira de sa longue expérience dans la formation des professionnels de la Justice, qui jouent également un rôle essentiel dans la protection de la liberté d’expression, de la liberté de la presse et de l’accès à l’information. Depuis 2013, l’Organisation et ses partenaires ont formé 23 000 juges, acteurs judiciaires et représentants de la société civile du monde entier aux normes internationales sur ces questions.

 

Ces activités sont mises en place dans le cadre du Plan d'action des Nations Unies sur la sécurité des journalistes et la question de l'impunité et seront financées par le ministère des Affaires étrangères des Pays‑Bas, par le biais du Programme international pour le développement de la communication (PIDC).

Contact presse : Clare O’Hagan