Article

L'UNESCO alloue 600 000 dollars pour renforcer le statut de l'artiste

Child of the Sky, 2015

Paris, le 15 avril - Aujourd'hui, à l'occasion de la Journée mondiale de l'art, l'UNESCO annonce une action concrète en faveur des artistes et professionnels de la culture dans le monde, via le programme UNESCO-Aschberg. Plus de 600 000 dollars de fonds seront octroyés aux Etats membres suivants pour améliorer le statut de l'artiste et promouvoir la liberté artistique : Cap-Vert, Costa Rica, Gambie, Indonésie, Madagascar, Mozambique, Palestine, Pérou, Roumanie, Seychelles, Tunisie et Ouganda. Ce financement contribuera au soutien de la législation et des politiques nationales, au renforcement des capacités en matière de liberté artistique, à la surveillance des droits sociaux et économiques des artistes et à la promotion de ces droits.

Suite à un appel lancé en septembre 2021, l'UNESCO a reçu 108 propositions de projets. Les projets ont été évalués par des experts indépendants, la priorité étant donnée à l'Afrique et aux petits États insulaires en développement, ainsi qu'aux projets visant la jeunesse et l'égalité des genres.

"Le métier d'artiste est un travail formel très précaire à Madagascar", a déclaré Andrianintsoa Faly Ratovonirina, directeur des arts et de la promotion artistique au ministère de la Culture de Madagascar.  "Un bon nombre d'artistes de renom se retrouvent en faillite à la fin de leur carrière tandis que les jeunes talents malgaches émergents dans le secteur créatif manquent souvent de connaissances en matière d'entrepreneuriat culturel...Un nouveau statut de l'artiste permettra aux entrepreneurs culturels de mieux gérer leur carrière et de bénéficier par exemple des privilèges de la sécurité sociale". Le Programme UNESCO/Aschberg fournira une assistance technique pour accompagner le Ministère de la Culture de Madagascar à adapter et réviser sa loi sur le statut de l'artiste en fonction des besoins actuels.

Cette nouvelle aide visant à améliorer le statut de l'artiste et à promouvoir la liberté artistique intervient au moment où le monde s'apprête à mieux rebondir à la suite de la pandémie de COVID-19. 

La crise sanitaire a mis en évidence la vulnérabilité des artistes et la précarité de leur statut. Plus que jamais, la promotion des droits économiques, sociaux et culturels des artistes est primordiale. La fiscalité, la couverture sociale, le chômage, la retraite, le droit d'auteur, la mobilité et bien d'autres filets de sécurité nécessitent des lois et des politiques publiques adaptées pour préserver la diversité des expressions culturelles

Ernesto Ottone R.Sous-directeur général de l'UNESCO pour la culture.

Comme le souligne le rapport mondial 2022 de l'UNESCO intitulé "Re|penser les politiques en faveur de la créativité", la pandémie a révélé la vulnérabilité préexistante du secteur. Les industries culturelles et créatives, dont on estime qu'elles représentent 3,1 % du PIB mondial et 6,2 % de l'ensemble des emplois, ont été parmi les plus durement touchées par la pandémie, avec plus de 10 millions d'emplois perdus rien qu'en 2020, laissant de nombreux artistes et professionnels de la culture sans revenus et contraignant les institutions culturelles à fermer leurs portes, parfois définitivement.

Le programme UNESCO-Aschberg est actuellement soutenu par la généreuse contribution volontaire du Royaume de Norvège.

Pour en savoir plus, visitez le programme UNESCO-Aschberg : https://fr.unesco.org/creativity/donors/programme-unesco-aschberg-pour-artistes-professionnels-de