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Grossesse et droit à l’éducation

Pregnant adolescent girl

Je suis enceinte, comment vais-je réussir à aller à l’école ? 

Et si vous ne pouviez même pas vous poser cette question parce qu’il serait illégal dans votre pays d’aller à l’école, pendant ou après la grossesse ?

L’outil de suivi de l’UNESCO SonAtlas montre que dans le monde, en 2019, 4 % des pays avaient restreint dans leur cadre juridique le droit à l’éducation des filles et des femmes mariées, enceintes et mères, des restrictions qui concernaient soit l’interdiction d’aller à l’école ou de passer un examen, limitant leurs possibilités aux cours pour adultes ou du soir, soit leur séparation de leurs pairs et leur isolement, de peur qu’elles « influencent » les autres élèves.

    right to education and pregnancy visual

    Récemment, pourtant, plusieurs pays de la région Afrique ont mis fin à ces interdictions, en particulier avec le soutien de l’UNESCO, dont certaines étaient en place depuis des décennies :

    • En 2020, la République centrafricaine a adopté un code de protection de l’enfance, garantissant notamment que les filles enceintes et mères soient autorisées à reprendre leurs études.
    • En 2021, la République-Unie de Tanzanie a adopté une nouvelle circulaire qui stipule expressément que les filles enceintes et mères sont autorisées à aller à l’école et qu’elles doivent reprendre leur scolarité au même niveau qu’avant leur décrochage. La circulaire précise également que les élèves qui retournent à l’école après avoir décroché doivent recevoir une orientation et des conseils, pour vérifier que leur développement psychologique soit au même niveau que celui des autres élèves.
    • En 2022, le Cameroun a suivi une voie similaire avec une nouvelle circulaire qui donne aux filles enceintes le droit de rester à l’école jusqu’à la 26e semaine de grossesse et la possibilité de reprendre leur scolarité après la naissance.
    • En 2020, Sao Tomé-et-Principe et la Sierra Leone, ainsi que le Togo en 2022, ont abrogé les interdictions existantes empêchant les filles enceintes et mères de poursuivre leurs études, sans toutefois adopter d’autres protections juridiques pour garantir explicitement leur droit à l’éducation.
    Right to education and pregnancy graph
    Right to education and pregnancy graph - fr
    Nombre de pays restreignant dans leur cadre juridique le droit à l’éducation des filles mariées, enceintes et mères
    Right to education and pregnancy graph - es
    Número de países que restringen en sus marcos legales el derecho a la educación de las niñas casadas, embarazadas y con hijos a lo largo del tiempo

    Dans le monde, le taux de natalité chez les adolescentes est passé de 56,4 naissances pour 1000 adolescentes âgées de 15 à 19 ans en 2000 à 41,2 pour 1000 en 2020 (OMS, 2021).

    Malgré les progrès réalisés, cela représente encore un nombre important de filles qui accouchent avant leur majorité.

    Les mesures concernant le droit à l’éducation et à la grossesse, qu’elles soient protectrices ou restrictives, sont souvent incluses dans des politiques et des plans, plutôt que dans des dispositions législatives claires. Toutefois, les cadres juridiques qui interdisent explicitement la discrimination fondée sur la grossesse en milieu éducatif et/ou protègent le droit à l’éducation des filles enceintes ou mères offrent une protection solide et robuste des droits des filles et des femmes, y compris de leur droit à l’éducation. Ils jettent les bases de mesures plus précises pour garantir la santé et le bien-être des adolescentes.

    Grâce à Son Atlas, l’UNESCO continuera de plaider en faveur de la suppression des barrières juridiques au droit à l’éducation des filles enceintes et mères et d’encourager la modification des cadres juridiques jusqu’à ce que tous les pays mettent fin à ces discriminations !