Article

Le vrai prix de l’art : l’UNESCO révèle la face cachée du trafic de biens culturels dans une campagne internationale

Le vrai prix de l’art : l’UNESCO révèle la face cachée du trafic de biens culturels dans une campagne internationale
if-ddb-image_fr.png

L’UNESCO lance une campagne de communication internationale afin de sensibiliser le grand public et les amateurs d’art sur les conséquences désastreuses causées par le trafic illicite des biens culturels. Ce fléau dépossède les peuples de leur histoire et de leur identité. Comme le montre la campagne Le vrai prix de l’art, dans certains cas, ce trafic alimenté par le pillage, parfois très organisé de zones archéologiques, constitue une source importante de financement d’organisations criminelles et terroristes.

Cette campagne marque le 50e anniversaire de la Convention de l’UNESCO concernant les mesures à prendre pour interdire et empêcher l’importation, l’exportation et le transfert de propriété illicites des biens culturels, adoptée en 1970. Elaborée par l’UNESCO avec des mesures concrètes pour lutter contre ce fléau, la Convention est un cadre de référence mondial dans ce domaine.

Le trafic illicite constitue un vol caractérisé de la mémoire des peuples. Eveiller les consciences et appeler à la plus extrême vigilance est nécessaire pour lutter contre cette réalité largement sous-estimée

Audrey Azoulay, Directrice générale de l'UNESCO

La campagne, intitulée Le vrai prix de l’art et imaginée avec l’agence de communication DDB Paris, emprunte ses codes à l’univers de l’art et du design pour mieux révéler la vérité sombre cachée derrière certaines œuvres. Chaque visuel présente un objet in situ, intégré à la décoration intérieure d’un acheteur. Une accroche vient révéler de façon cruelle l’envers du décor : financement du terrorisme, fouilles illégales, vols dans un musée détruit par la guerre, liquidation de la mémoire d’un peuple… Chaque annonce raconte l’histoire d’une antiquité volée dans une région du monde (Moyen-Orient, Afrique, Europe, Asie et Amérique latine).

Diffusée à partir du 20 octobre 2020, la campagne est lancée en amont de plusieurs événements importants, organisés à l’occasion de cet anniversaire, et notamment : la réunion du Comité de la Convention (27 et 28 octobre), la première Journée internationale de lutte contre le trafic illicite de biens culturels (14 novembre), et une conférence internationale à Berlin (16-18 novembre). Cette dernière, organisée en partenariat avec le ministère fédéral allemand des Affaires étrangères, la Commission européenne et le Conseil de l’Europe, a pour objectif d’analyser les priorités par région, d’étudier les enjeux et de partager des solutions.

Un numéro spécial du Courrier de l’UNESCO, également consacré à ce sujet, est disponible en ligne.

Campagne contre le traffic illicite par DDB

Découvrez le vrai prix de l’art
Voir l'image intégrale

How much for the soul of a nation

Clarification sur la campagne UNESCO

Dans une première version de la campagne UNESCO, Le vrai prix de l'art, certaines affiches présentaient des objets provenant de la base de données du Metropolitan Museum of Art (MET), qui se trouve dans le domaine public. L'intention de l'UNESCO était d'alerter le grand public en représentant des objets de grande valeur culturelle, dont la place est au Musée, et qui se retrouvent dans des intérieurs privés luxueux. L'UNESCO n'avait pas l'intention de remettre en question la provenance des objets de la collection du MET. 

Après des discussions avec le MET, qui est un partenaire précieux pour l'UNESCO, et afin d'éviter tout malentendu, l'UNESCO a décidé de retirer toutes les photos d'objets de la collection du MET. Seuls trois magazines avaient déjà été imprimés. Les versions numériques de ces publications ont été modifiées.

La raison d'être de la campagne est de d'attirer l'attention du grand public afin de l'encourager à faire preuve de diligence raisonnable lors de l'achat de biens culturels. La campagne a été largement diffusée et ses affiches originales sont présentées ci-dessus.

L'UNESCO regrette les malentendus causés suite à l'utilisation d'images du MET.